BAM BAM BAM !

Quelle est la différence entre les films et la réalité, exactement?

S'il y a une image vraiment fausse à mettre en question, c'est celle-ci : un pénis énorme qui donne de grands coups violents dans un trou sans défense. Et plus l'homme tape fort, plus la femme aime ça et crie fort aussi. Vous avez déjà vu ?

Tout ceci ne s'explique que par les impératifs du cinéma : de l'action, du visuel (et même du brutal, comme une fin en soi, quand on n'a pas d'autre moyen de s'exciter).

Et en réalité ?
  1. Première erreur : la focalisation excessive sur la pénétration. En fait, la pénétration n'est pas tout. En général c'est pour la femme une sensation agréable, mais souvent pas suffisante à elle seule pour arriver à l'orgasme. Pour y arriver, il faut ajouter un ensemble de caresses, baisers, mots excitants, etc.

  2. Deuxième erreur : la violence. Si on tape fort, la pénétration peut facilement être douloureuse, soit parce que le frottement est trop fort, soit parce que le pénis appuie à un endroit inconfortable (par exemple le contact avec le col de l'utérus est parfois agréable mais parfois douloureux). Une seule solution : essayer et doser. De petits mouvements (même très petits) peuvent être très efficaces. "Bam bam bam" n'est donc qu'un des morceaux du répertoire.

    Quant aux coups et fessées, autre élément de la violence, ils peuvent certes être excitants, à condition de les employer avec bon sens. On peut essayer de donner une tape légère sur les fesses ou de griffer doucement les épaules, mais si la partenaire ne donne pas d'encouragement, à quoi bon augmenter l'intensité ? Autre tactique pour explorer ce domaine : demander soi-même à sa partenaire de nous frapper/griffer, et lui montrer que ça nous plaît. Par la suite elle pourra à son tour vouloir essayer. Raison supplémentaire d'être prudent : les hommes acceptent (aiment?) à la base des contacts plus rudes que les femmes ("à la base", car tout s'apprend et s'explore) : une bonne tape sur le triceps est une façon de dire bonjour à un ami, pas vraiment à une amie.

  3. Il n'y a pas que le va-et-vient : il y a bien d'autres mouvements à essayer. Il y a du vrai dans le fait (abondamment montré par les films) de changer de position. Mais le véritable intérêt n'est pas de faire étalage de postures compliquées. C'est plutôt de changer l'angle et aussi la profondeur, l'amplitude et le rythme. Ainsi, la position du missionnaire permet quantité de variations (en plus d'être confortable, de permettre se s'embrasser, de se regarder-- oui il y a beaucoup de bon dans cette position). Varier le mouvement peut même se faire sans véritablement aller ni venir, juste en faisant osciller le bassin pour obtenir un contact agréable.

  4. Ce qui fait plaisir à l'homme fait-il forcément plaisir à la femme ? Quand on pose la question ainsi, on comprend que la réponse est évidemment non. Pourtant on voit dans les films des femmes gémir comme des machines quoi que fasse leur partenaire. Or certaines positions peuvent procurer des sensations très fortes à l'un et pas à l'autre. C'est normal. Jouir au même moment est certes très excitant. Mais selon ce qui fait de l'effet aux deux partenaires, ça peut être difficile. Il ne faut donc pas en faire un fétiche : jouir chacun son tour est très bien aussi !

  5. Une pénétration réussie c'est une pénétration au bon moment. Le bon moment, c'est quand à force de tendresse, de caresses, de cunnilingus, la femme a vraiment envie d'être pénétrée. Idéalement quand elle ne tient plus d'impatience. Cela se repère à ses réactions, à sa vulve qui se gonfle (et éventuellement qu'elle demande, mais toutes n'osent pas). Tenir jusque là peut demander de la patience... Mais à ce moment-là, pas besoin de grands mouvements ni d'un gros pénis pour faire un grand effet.