introduction -- précautions d'emploi

L'ambition de ce blog est d'être un peu utile, mais sans vouloir influencer : la sexualité est un sujet personnel, où chacun à besoin de faire ses découvertes. L'auteur ne se vexera pas si le lecteur est en désaccord ou s'il trouve certaines idées ridicules ou dépassées. Que le lecteur lise, donc, ne prenne pas ces lignes au pied de la lettre ni trop au sérieux, et en fasse le profit qu'il souhaite.

le problème avec le porno

Le problème avec le porno ce n'est pas qu'il soit si facile à trouver, c'est plutôt :

1. qu'il a peu de rapport avec la réalité
Penser apprendre à faire l'amour en regardant du porno, c'est comme penser apprendre à conduire en regardant Taxi. Le cinéma s'alimente de spectaculaire, d'imaginaire, pas de réalisme. Or les codes du porno sont vraiment très éloignés de ce qui se passe réellement.

2. le manque de respect des femmes
Certes, on trouvera des exceptions en cherchant bien, mais la tonalité générale est vraiment dégradante et ces images sont trop faciles à trouver sur le net. Le risque est comme une contamination des esprits, tout comme des blagues racistes "pour rire" flottent dans l'air et à la longue nous polluent.

Alors y a-t-il quelque chose à garder dans le porno ? Pourquoi pas : l'imagination et l'excitation, c'est permis, si l'on sait prendre du recul. Bien sûr aussi, le fait de voir à quoi les choses ressemblent "en bas là-dessous", pour ne pas être désorienté quand on retrouve une femme dans son lit la première fois. Et puis un aspect, lui, est vrai: l'avantage à changer de position.  Pas toutes les 30 secondes, et pas non plus pour faire des acrobaties, mais simplement parce que chaque position apporte une stimulation différente, qui au bout d'un moment s'émousse, d'où l'intérêt de changer.

comme une petite maison

Le sexe d'une femme est comme une petite maison.

Un endroit où on peut être invité, où l'on est très bien.

Où on peut se détendre. Que l'on peut visiter si on nous le permet. Un endroit doux, chaud.

Certainement pas un trou à remplir, ni un endroit à ravager !

de quoi a-t-on besoin ?


Faire l'amour est une activité qui demande peu d'équipement, mais quand même :
  1. des préservatifs
    je ne pense pas que tu allais oublier, mais bon. Je dis bien "des", car un seul c'est risqué : au cas où il se déroule mal, ou si à la longue il donne des signes de fatigue. Et puis simplement si on a envie de recommencer, si on est à court de préservatifs mais qu'on a très envie, c'est là qu'on peut bêtement prendre des risques.

  2. du temps
    OK, un coup rapide et bien fait, ça existe, mais le plus souvent, et surtout quand on n'a pas beaucoup d'expérience, rien de pire que faire l'amour en étant pressé, que ce soit parce qu'on a un train à prendre, ou que ta mère va rentrer dans 45 minutes. L'idéal est même de pouvoir dormir après parce que c'est super.

  3. un lubrifiant
    Un lubrifiant peut changer la vie, surtout avec une nouvelle partenaire. La pénétration peut ne pas être facile, on peut être tendus et du coup avoir du mal, voire se faire mal. Un peu de lubrifiant au bon moment aide vraiment.

de quoi a-t-on besoin -- d'autre ?

A-t-on besoin d'autre chose ?
Pour être honnête : oui. Une chose bête à vérifier. Si tu invites une fille chez toi :

Ta chambre est-elle présentable ou ressemble-t-elle à un wagon de TER chinois à l'arrivée à son terminus ? Ton lit est-il fait ? Si en plus tu as une jolie bougie, tu peux marquer 100 points de plus.

Bien sûr ce n'est qu'un petit aspect de la question, mais tout cela contribue à l'ambiance.

faire l'amour, pour quoi faire ?

Oh, la grosse question !!??

Un jour on fait l'amour parce qu'on veut faire des enfants. Mais dans notre société, la plupart des fois, ce n'est pas pour cela. C'est... pour quoi au juste ?

Il y a plusieurs raisons, certaines bonnes, certaines mauvaises.


  1. Les mauvaises raisons
A mon avis, les mauvaises raisons viennent de significations que l'on attribue à tort à la sexualité, et notamment :

- faire l'amour pour ne pas être le dernier à le faire (dans un groupe). Il suffit de réfléchir une seconde pour comprendre que ce n'est pas une très bonne raison. Avoir fait l'amour ne nous transforme pas ! De plus, être impatient ne rend pas du tout sexy, et ne rapproche donc pas du but recherché.

- faire l'amour pour la performance. Evidemment c'est là une influence du porno. Dans les films, il faut du spectaculaire, de l'exotique, du jamais vu, tout simplement parce que c'est un business. Dans les lycées américains, c'est la métaphore du baseball : 1ère base on s'embrasse sur la bouche, 2ème base on lui touche les seins, etc. Cela permet de calculer un SCORE, voire de faire des CLASSEMENTS. Au lieu de nous rendre plus heureux, ou d'enrichir nos relations, ces calculs ont au contraire pour seul effet d'alimenter nos insatisfactions.

2. Les bonnes raisons

Les bonnes raisons, d'autre part, ne manquent pas.

La curiosité est une raison très respectable (avec hélas une limitation, mentionnée ci-dessus, liée à l'impatience).

La bonne raison principale est bien sûr le plaisir. L'éducateur américain Al Vernacchio propose de remplacer la métaphore du baseball par celle de la PIZZA : tout le monde aime, on peut la partager, etc. Voir sa conférence sur TED :

Plus encore, la sexualité est un langage partagé, que l'on construit petit à petit, et qui aide à nourrir une relation. Pour cette raison, la pratique est utile, pour se connaître toujours mieux et profiter encore plus (oui, la routine a aussi du bon !) Pour cette raison aussi, il n'y pas de mal à faire l'amour pour aider à se réconcilier quand on s'est disputés (ça ne résoud pas tout mais ça contribue). Ni à faire l'amour à son/sa partenaire occasionnellement juste pour lui faire plaisir.

Et pour finir, une petite bonne raison, mais qui peut aider à se mettre dans le bon état d'esprit, surtout au début : on fait l'amour pour avoir envie de recommencer ! Cela veut dire sans pression mais avec tendresse, en faisant attention à ce qui nous plait, et avec JOIE !

commence hier

Tu veux faire l'amour ce soir ? Commence hier !

What ?!

Je veux dire que certaines femmes ont besoin de temps pour en avoir vraiment envie. Le sexe, alors, ne commence pas au moment de se mettre au lit, mais bien avant. Quand tu lui écris un petit mot pour lui dire bonjour, quand tu réarranges ses cheveux, quand tu la réchauffes si elle a froid, quand tu te rases pour mieux l'embrasser, etc.

(Au passage, le conseiller conjugal américain Zig Ziglar donne le secret des couples qui durent : ce sont les petites attentions ; fais pour ta femme chaque jour une chose - qu'elle pourrait faire elle-même.)

Ajoutons quelque chose sur cette question du temps. Comment réagir quand une femme dit : "Non, pas aujourd'hui ; on fera l'amour demain" ? Contrairement à ce qu'indique la grammaire, cette phrase est en fait au présent, pas au futur. Elle signifie : "Aujourd'hui, j'ai envie qu'on fasse l'amour demain". Malheureusement, elle ne comporte aucune promesse quant à son état d'esprit du lendemain ! L'erreur à ne pas commettre est de revendiquer demain ce qu'elle nous aurait promis comme un dû. Cela ne marche pas comme cela. Mieux vaut aujourd'hui prendre cette parole pour ce qu'elle a de positif, c'est-à-dire au fond une parole de désir, et répondre par un baiser.

Attention à ne pas me faire dire ce que je ne dis pas. Tout ce qui précède : le fait que les petites attentions soient érotiques pour la plupart des femmes, le fait que le désir soit parfois pour elles ambigu, cela ne signifie pas que leur énergie sexuelle serait moins forte que celle des hommes. Cette idée reçue ne correspond pas à ce que j'ai observé (oh non). Simplement, leur désir fonctionne d'une façon différente (et par ailleurs les normes culturelles conduisent certaines à s'auto-censurer pour ne pas être qualifiées de salopes).

Ce point est important car il évite de tomber dans un piège. Si l'énergie sexuelle des femmes était inférieure à celle des hommes, alors le sexe deviendrait quelque chose que les hommes désirent et que les femmes accordent (ou refusent). Ce serait là une source de jeux de pouvoir malsains et sans fin. Le sexe, au contraire, fonctionne dans le désir mutuel, l'équilibre et le partage.

trouver la bonne vibration

La bonne vibration, c'est quand le minimum d'effort produit le maximum d'effet.

Y arriver, c'est à 90% une question d'essayer et d'ajuster. Voici quelques idées qui aident.

- Mettre de la musique. Faire l'amour avec de la musique peut être très grisant, un peu comme la musique à la patinoire se combine avec le rythme du patinage pour donner une autre sensation.

- Laisser bouger sa partenaire, pour qu'elle trouve le rythme qui lui fait le plus d'effet. "Bouge comme tu aimes" donne de très bons résultats.

- Chercher la résonance naturelle. En physique, chaque objet (plus exactement chaque système) a une fréquence de résonance, c'est-à-dire un rythme où de très petites impulsions suffisent à entretenir une vibration. De même, on peut rechercher le rythme de pénétration qui fait que nos deux corps "rebondissent" naturellement sans effort. Cela donne une sensation de point d'équilibre, très satisfaisante. De là on peut naturellement augmenter la force, ou la vitesse, et ensuite revenir à ce point d'équilibre (ou pas, en fait on fait ce qu'on veut).

- La méthode du costaud paresseux (se combine bien avec la précédente) : dans la position du missionnaire, fais comme si tu soulevais le poids de ta partenaire, sans la soulever réellement mais en ayant une main fermement sous le haut de sa cuisse et l'autre main fermement sur son épaule. En bougeant doucement, on cherche à lui donner la sensation que tu es immobile et que tu l'amènes sur ton pénis, comme si elle dansait sur lui.

- La méthode du paresseux paresseux : s'allonger derrière elle sur le côté, en cuillères, et la prendre tout doucement, jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose. Cela peut prendre du temps, mais donne des résultats surprenants.

- et surtout : varier, expérimenter et ajuster.

à l'aide !

Toutes les femmes sont différentes, dit-on, et c'est vrai d'une façon incroyable. Les réactions varient énormément. Ce qui fera grimper l'une aux rideaux laissera une autre indifférente, lui déplaira (ou lui fera mal).

Alors comment s'y prendre ?

Tout simplement : essayer, et aussi demander.

Il n'y a qu'un préalable pour se faire aider : admettre que l'on ne sait pas ! Mais c'est bien mieux que de faire semblant qu'on sait et puis passer à côté du sujet, non ?

On peut tout naturellement demander à sa partenaire : "Qu'est ce qui te plaît ?" ou même : "Montre moi ce qui te plaît".

Si elle n'ose pas trop répondre, tu peux commencer par dire/montrer ce qui te plaît à toi...

Un moment où l'aide est particulièrement bienvenue sont les premières pénétrations, où il n'est pas évident de trouver le bon angle/ la bonne force pour arriver au résultat sans faire mal et sans s'énerver. Tu t'évites bien des tracas en demandant simplement : "Aide moi", en guidant sa main vers ton pénis (en général elle comprend). Elle saura exactement où/comment diriger. Et si vraiment elle n'est pas prête, elle saura quand arrêter. C'est frustrant, mais c'est toujours mieux que faire un drame. Rappelle toi : un des buts, c'est d'avoir envie de recommencer.

Parler est donc très utile, pour plusieurs raisons :

- pour comprendre ce qui fait plaisir à sa partenaire (et pour lui indiquer ce qui nous fait plaisir). Certaines femmes ont des réactions très expressives qui nous servent d'indication, mais d'autres pas du tout. Dans tous les cas, on a tout intérêt à se renseigner.

 - pour comprendre ce qui ne nous plaît pas : même chose mais à l'envers. Si quelque chose est inconfortable, ou ne fait pas grand effet, autant le savoir tout de suite.

- pour permettre. Pour arriver à jouir, beaucoup de femmes ont besoin de stimulation de leur clitoris. Pendant qu'on fait l'amour, lui dire : "Montre moi comment tu te caresses" signifie aussi : "Tu as le droit de le faire". Sans cela, elle pourrait se sentir gênée, soit par pudeur, soit par peur de te faire sentir incompétent. (Bien entendu tu peux aussi la caresser toi-même mais c'est bien de varier. En fait, les deux ont leurs avantages : elle sera sûrement plus efficace en s'y prenant elle-même, mais elle peut très bien préférer la sensation d'être passive).

- enfin, parler est très excitant. Pas besoin de commentaires, il suffit de le faire pour comprendre.....

essayer le multimédia

Il faudrait plutôt dire le "multi-sensoriel". L'idée est de stimuler sa partenaire de toutes les façons possibles à la fois.

Laissons jouer l'inspiration et l'imagination.

Le toucher est la vedette. En plus de pénétrer sa partenaire avec son pénis, on peut en même utiliser une main pour caresser ses cuisses ou son clitoris, l'autre pour caresser ses cheveux ou ses lèvres, la bouche pour téter doucement un sein, et puis souvent passer d'un endroit à l'autre. Le but est qu'il se passe toujours quelque chose...

La vue, dit-on, inspire plus les hommes que les femmes. Effectivement, certaines femmes sont gênées ou déconcentrées s'il y a trop de lumière ou si elles se sentent regardées. Inutile de s'inquiéter ou d'en chercher la raison. (Cela peut être ennuyeux pour faire connaissance et amener les choses plus loin. Une astuce dans ce cas est de se faire des câlins en s'asseyant derrière elle, avec les cuisses autour des siennes, cela peut lui éviter de se sentir mal à l'aise). Mais souvent, se regarder est très excitant, surout se regarder dans les yeux.

L'ouïe, elle, marche à tous les coups. Je n'ai rencontré aucune femme résistant à des mots doux. Dans le même ordre d'idées, lécher ou embrasser l'intérieur de l'oreille peut être incroyablement agréable (juste faire attention à faire TRÈS TRÈS doucement car c'est extrêmement sensible).

L'odorat et le goût ont aussi leurs possibilités, que ce soit pour sentir l'odeur de son/sa partenaire ou jouer avec du miel ou mille autres choses à inventer...

Dans tous les cas, ce qui marche est de chercher une progression, en augmentant l'intensité peu à peu. Pour cette raison, on a intérêt au début à chercher les plus petits mouvements et les plus petites caresses (ou jouer avec une plume !) car c'est à ce moment-là qu'ils provoqueront le plus de frissons.

la pénétration : pas comme dans le film

BAM BAM BAM !

Quelle est la différence entre les films et la réalité, exactement?

S'il y a une image vraiment fausse à mettre en question, c'est celle-ci : un pénis énorme qui donne de grands coups violents dans un trou sans défense. Et plus l'homme tape fort, plus la femme aime ça et crie fort aussi. Vous avez déjà vu ?

Tout ceci ne s'explique que par les impératifs du cinéma : de l'action, du visuel (et même du brutal, comme une fin en soi, quand on n'a pas d'autre moyen de s'exciter).

Et en réalité ?
  1. Première erreur : la focalisation excessive sur la pénétration. En fait, la pénétration n'est pas tout. En général c'est pour la femme une sensation agréable, mais souvent pas suffisante à elle seule pour arriver à l'orgasme. Pour y arriver, il faut ajouter un ensemble de caresses, baisers, mots excitants, etc.

  2. Deuxième erreur : la violence. Si on tape fort, la pénétration peut facilement être douloureuse, soit parce que le frottement est trop fort, soit parce que le pénis appuie à un endroit inconfortable (par exemple le contact avec le col de l'utérus est parfois agréable mais parfois douloureux). Une seule solution : essayer et doser. De petits mouvements (même très petits) peuvent être très efficaces. "Bam bam bam" n'est donc qu'un des morceaux du répertoire.

    Quant aux coups et fessées, autre élément de la violence, ils peuvent certes être excitants, à condition de les employer avec bon sens. On peut essayer de donner une tape légère sur les fesses ou de griffer doucement les épaules, mais si la partenaire ne donne pas d'encouragement, à quoi bon augmenter l'intensité ? Autre tactique pour explorer ce domaine : demander soi-même à sa partenaire de nous frapper/griffer, et lui montrer que ça nous plaît. Par la suite elle pourra à son tour vouloir essayer. Raison supplémentaire d'être prudent : les hommes acceptent (aiment?) à la base des contacts plus rudes que les femmes ("à la base", car tout s'apprend et s'explore) : une bonne tape sur le triceps est une façon de dire bonjour à un ami, pas vraiment à une amie.

  3. Il n'y a pas que le va-et-vient : il y a bien d'autres mouvements à essayer. Il y a du vrai dans le fait (abondamment montré par les films) de changer de position. Mais le véritable intérêt n'est pas de faire étalage de postures compliquées. C'est plutôt de changer l'angle et aussi la profondeur, l'amplitude et le rythme. Ainsi, la position du missionnaire permet quantité de variations (en plus d'être confortable, de permettre se s'embrasser, de se regarder-- oui il y a beaucoup de bon dans cette position). Varier le mouvement peut même se faire sans véritablement aller ni venir, juste en faisant osciller le bassin pour obtenir un contact agréable.

  4. Ce qui fait plaisir à l'homme fait-il forcément plaisir à la femme ? Quand on pose la question ainsi, on comprend que la réponse est évidemment non. Pourtant on voit dans les films des femmes gémir comme des machines quoi que fasse leur partenaire. Or certaines positions peuvent procurer des sensations très fortes à l'un et pas à l'autre. C'est normal. Jouir au même moment est certes très excitant. Mais selon ce qui fait de l'effet aux deux partenaires, ça peut être difficile. Il ne faut donc pas en faire un fétiche : jouir chacun son tour est très bien aussi !

  5. Une pénétration réussie c'est une pénétration au bon moment. Le bon moment, c'est quand à force de tendresse, de caresses, de cunnilingus, la femme a vraiment envie d'être pénétrée. Idéalement quand elle ne tient plus d'impatience. Cela se repère à ses réactions, à sa vulve qui se gonfle (et éventuellement qu'elle demande, mais toutes n'osent pas). Tenir jusque là peut demander de la patience... Mais à ce moment-là, pas besoin de grands mouvements ni d'un gros pénis pour faire un grand effet.